Attention ! Malgré sa consonance exotique et plaisante, le Zika n’est pas une danse ou un chant traditionnel des îles. Le terme désigne une maladie liée au virus du même nom, particulièrement bien ancrée dans les territoires de l’océan Pacifique, mais pas seulement : fin 2015, des cas ont été avérés dans les Antilles françaises. Alors, si vous avez prévu prochainement un bain de soleil en Guyane ou à la Martinique, voici quelques éléments pour prendre vos précautions !
Mosquito Coast
Le virus Zika est un arbovirus, du genre Flavivirus. Il tire son nom d’une forêt d’Ouganda où il a été identifié, pour la première fois, en 1947, porté par un singe qui avait lui-même été infecté par une piqûre de moustique. (Le singe comme agent zéro, c’est-à-dire comme premier organisme animal porteur du virus, ça me rappelle toujours ce film super angoissant, Alerte, avec Dustin Hoffmann !)
Car, oui, comme tous les arbovirus (dengue, fièvre jaune, chikungunya), celui-ci est diffusé par des arthropodes suceurs de sang (moustiques, tiques, etc.). La meilleure façon de s’en prémunir consiste donc à tenir éloignés les insectes. Il semblerait toutefois que le virus puisse être, également, transmis par voie sexuelle, ce qui en fait d’autant plus une belle saleté.
Symptômes et diagnostic du Zika
Il n’est pas aisé de reconnaître l’action du Zika, d’abord parce que les symptômes n’apparaissent que dans 1 cas sur 5 environ, ensuite parce que le syndrome clinique, connu sous le nom de fièvre Zika, déploie des signes qui s’apparentent aux autres arboviroses. Ce qui conduit aisément à des confusions au moment de poser un diagnostic.
On note, typiquement, l’apparition des symptômes suivants après incubation :
- De la fièvre (non constante) avec céphalée, parfois une conjonctivite ;
- Une éruption maculopapuleuse (les lésions maculeuses sont des taches cutanées superficielles) qui peut apparaître sur le visage puis sur tout le corps ; elle est souvent prurigineuse (en somme, elle gratte !) ;
- Des symptômes digestifs divers, sans gravité ;
- Des signes neurologiques (vertige, étourdissement, nausée, vomissement) ;
- Des douleurs dans le dos ou derrière les yeux.
Tous ces symptômes disparaissent classiquement en moins d’une semaine. Le diagnostic est très difficile à poser si le malade est isolé ; il devient plus aisé en cas d’épidémie soupçonnée ou avérée. Pour s’assurer de sa présence, la méthode la plus efficace, mais un peu lourde, consiste à isoler le virus sur cultures cellulaires.
Quant au traitement, il n’est pas spécifique : on lutte contre les symptômes, notamment la fièvre et les douleurs, avec du Paracétamol, on évite Aspirine et Ibuprofène, puis ont attend gentiment que ça passe.
Répartition et diffusion du Zika
J’ai entendu parler pour la première fois de ce virus avant de partir pour la Nouvelle-Calédonie, l’année dernière. Le Zika étant un habitué des moustiques du Pacifique, j’avais suivi les mises en garde sanitaires habituelles. Ma bombe insecticide était aussi grosse que ma valise cabine.
J’ai appris ensuite que cet agent pathogène existe dans plusieurs régions du monde : en Afrique et en Asie notamment (l’Asie au sens large, depuis l’Inde jusqu’au Cambodge). Récemment, en décembre 2015 (voir cet article), plusieurs cas de Zika ont été détectés dans les Antilles françaises : à la Martinique et en Guyane.
Si, dans les zones tropicales, c’est le Aedes aegypti qui propage le virus, dans les Antilles, c’est le moustique Tigre qui s’en est emparé. Et le souci, c’est que cet insecte s’est installé en France métropolitaine. Les autorités sanitaires n’excluent donc pas une éventuelle propagation du Zika dans l’Hexagone. Ce qui signifie qu’il faut se montrer plus prudent encore.
Se protéger pendant son voyage
Si vous avez l’intention de voyager dans les Antilles françaises ces prochains mois, il convient donc de vous protéger au mieux de cette maladie sans gravité, mais handicapante. Voici comment bien préparer votre départ en vacances dans les îles des Caraïbes (ou du Pacifique).
La prévention du virus Zika se résume à éloigner les moustiques et éviter de favoriser leur concentration autour du logement. Comme pour les autres arbovirus, il faut assécher les sites éventuels de pontes (eau stagnante, réservoirs d’eau, soucoupes, fossés, etc.) et les traiter avec des insecticides.
Portez des vêtements longs et n’hésitez pas à utiliser des produits répulsifs (à appliquer directement sur les habits) ainsi que des moustiquaires sur les fenêtres du logement et autour du lit. Vous éviterez ainsi les piqûres des moustiques qui peuvent porter la maladie.
Si vous éprouvez certains des symptômes cités plus haut, rendez-vous rapidement chez le médecin. Et sachez qu’en cas d’infection avérée, il est déconseillé de voyager afin de prévenir une propagation de la maladie. Si vous avez chopé le Zika, il vaudrait donc mieux rester quelques jours de plus au bord de la mer !