Avec une proportion d’une femme sur dix touchée par l’endométriose, il n’est pas étonnant que ce mot revienne de plus en plus souvent dans les conversations. Cette affection gynécologique à la fois fréquente et complexe perturbe non seulement le bien-être physique mais peut avoir de surcroît un impact psychologique et venir bouleverser la relation avec le partenaire. Explications.
Qu’est-ce donc que cette endométriose ?
A la base de cette affection, il y a l’endomètre, vous savez, cette muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Elle est sensée disparaître à la fin de chaque cycle menstruel, s’il n’y a pas eu fécondation. C’est ce qui explique le phénomène des règles. L’endométriose, c’est quand le tissus endométrial se développe à l’extérieur de l’utérus, tapissant d’autres organes. Là où ça se complique, c’est que l’endomètre a vocation à se détruire et disparaître avec les règles. Or, comme l’endomètre est dans ce cas situé dans des endroits où il ne devrait pas l’être, il n’a aucun moyen d’évacuation. Le sang et les cellules endométriales qui se détachent peuvent ainsi :
- irriter les organes avoisinants et le péritoine (la membrane qui renferme les organes de l’abdomen)
- entraîner la formation de kystes (de la taille d’une épingle à celle d’un pamplemousse)
- entraîner la formation de tissu cicatriciel
- entraîner la formation d’adhérences qui relient les organes entre eux et causent des douleurs
Pourquoi est-ce grave?
Il faut savoir que l’endométriose est très difficile à diagnostiquer à cause de la grande diversité des symptômes ressentis. Dans certains cas, ce sont les douleurs utérines et abdominales qui prédominent. Dans d’autres cas, la maladie provoque des perturbations d’autres organes (par exemple la vessie ou les intestins) ou bien elle engendre lentement et progressivement des lésions des organes internes, en restant totalement méconnue.
C’est pourquoi l’endométriose n’est souvent découverte qu’au bout de plusieurs années. Or pour que le traitement de la maladie ait des chance de fonctionner, il faut impérativement pouvoir la diagnostiquer de manière précoce. Avec 5 à 10 % des femmes en âge de procréer atteintes d’endométriose, cette pathologie est l’une des affections gynécologiques les plus répandues. L’endométriose est souvent diagnostiquée entre 25 ans et 40 ans.
Les femmes sont amenées à consulter en raison de douleurs anormalement intenses dans le bas-ventre ou d’un problème d’infertilité. En effet, l’endométriose peut avoir pour conséquence l’infertilité dans 30 à 40% des cas. Mais bien souvent, la maladie est assymptômatique et n’a pas impact sur la fertilité. Elle est alors découverte à la faveur d’un examen pour une autre pathologie, lors d’une intervention par laparoscopie dans l’abdomen par exemple.
Endométriose : prévention et traitement
L’endométriose étant une maladie encore relativement mystérieuse aux yeux du monde médical, il est assez difficile de parler de prévention. Tout juste peut-on remarquer que les femmes ayant une alimentation équilibrée et pratiquant régulièrement une activité physique semblent être moins touchées par la maladie. Toutefois, les médecins ont pu établir une liste des personnes à plus fort risque d’être atteinte d’endométriose :
- les femmes n’ayant jamais eu d’enfant
- les femmes dont une proche parente souffre d’endométriose
- les femmes blanches ou d’origine asiatique
- les femmes atteintes d’une malformation congénitale qui rétrécit le col de l’utérus ou qui le rend étroit, ce qui entrave l’évacuation du flot menstruel
Quant au traitement, pour l’instant il n’en existe pas de définitif. Une prise en charge précoce est impérative, on l’a déjà dit. Le médecin pourra ensuite choisir une thérapie hormonale (destiné à soulager la douleur) ou une intervention chirurgicale.
Dans tous les cas, le médecin recommandera la patiente à un groupe de soutien. Car en plus d’être physiquement douloureuse, l’endométriose compromet souvent les rêves de grossesse, mettant à mal bien des couples.