Vous savez ce qu’on dit : il n’y a pas de fumée sans feu. Et pas de clichés sans un peu de vérité. Je dois vous avouer qu’en tant que Parisienne native, j’ai rarement eu l’occasion, enfant, de connaître le monde rural. Alors, l’été dernier, j’ai décidé de me lancer dans le camping à la ferme, histoire de côtoyer de près les agriculteurs. Pendant quelques jours, la basse-cour s’est agrandie avec deux animaux curieux et touche-à-tout : Charlène et sa nièce !
L’humour est dans le pré
Pour ce séjour de camping à la ferme, j’ai embarqué ma petite nièce Camille. Du haut de ses 8 ans, Camille est une vraie Parisienne qui adore sa ville. Avant cet été, elle ignorait presque tout de la campagne. J’ai eu le déclic de l’emmener avec moi quand j’ai découvert un travail qu’elle avait fait pour l’école : sous l’intitulé « Dessinez une poule », elle avait représenté une boîte de nuggets.
Pour elle autant que pour moi, il était donc plus que temps d’aller à la rencontre des règnes animal et végétal. Et d’en savoir un peu plus sur les origines des mets délicieux que l’on retrouve dans nos assiettes au quotidien : vaches et poules, cochons et agneaux, toute la basse-cour s’est révélée à nous.
Surtout, ce fut l’occasion de côtoyer, pour la première fois, fermiers et agriculteurs, ces travailleurs de la terre qui dédient leur existence à nourrir les autres au prix d’immenses efforts. Ce sont eux qui ont su faire de notre séance de camping à la ferme une expérience vraiment hors du commun, qui n’avait rien à envier à l’exotisme des voyages à l’autre bout du monde.
Les principes du camping à la ferme
Pour faire court, le camping à la ferme, ça consiste à planter sa tente au cœur d’une exploitation agricole active, et de participer aux activités quotidiennes de la maisonnée avec les cultivateurs et les éleveurs. C’est une autre forme de tourisme écologique, ancré dans la ruralité, porté par les exploitants désireux de partager l’amour qu’ils ont pour leur métier.
Le camping à la ferme est aussi un label partagé entre deux réseaux principaux, auxquels les fermiers peuvent adhérer : « Bienvenue à la ferme » et « Accueil paysan ». Dans les deux cas, le nombre d’emplacements généralement limité à 6 – ce qui est peu, mais normal, compte tenu du fait que ces gens-là travaillent et ne peuvent pas s’occuper de 50 touristes à la fois.
L’idée de ce séjour, c’est qu’il offre un contact privilégié avec l’hôte. Dans une optique pédagogique et sociale, les exploitants agricoles vous invitent à :
- Découvrir leur métier
- Apprendre à connaître leur région
- Vous sensibiliser à la nature et aux animaux
- Profiter des produits du terroir (et, croyez-moi, nous en avons profité !)
Quel est l’intérêt pour les fermiers ? D’abord, partager leur passion et tisser des liens entre les urbains (comme Camille et moi) et leur écosystème. Ensuite, s’assurer un complément de revenus, dans un secteur qui connaît de nombreuses difficultés financières. Mais l’argent n’est pas un but en soi, la preuve : le camping à la ferme coûte souvent moins cher que le camping classique.
Vendée ? Achetez !
Pour notre séjour, il m’a fallu commencer par choisir dans quelle ferme je souhaitais planter ma tente, parmi les quelques 1 400 recensées par la Fédération française de camping et de caravaning. Je me suis décidée pour un camping en Vendée, non loin de Nantes. 4h de route en voiture, et nous étions rendues.
Sur place, que du bonheur : une ferme spécialisée dans les bovins, les moutons et les poulets. Il y avait aussi des chevaux magnifiques, ainsi qu’un chien, plusieurs chats, quelques lapins et deux cochons (le troisième venait de mourir). Dans le terrain derrière la ferme, près d’un petit bois, une dizaine de ruches complétaient l’exploitation.
Le bilan de trois jours et deux nuitées ? Une tente installée avec succès par mes soins (je suis une pro, la preuve ici) dans un espace sécurisé. Des journées passées à nourrir les animaux et les soigner. Un cheval qui est manifestement tombé amoureux de moi. La vache Nina qui est devenue ma meilleure copine. Et une Camille heureuse comme jamais.
Le tout dans une exploitation qui prône l’agriculture raisonnée et le respect de l’environnement – comme toutes celles qui participent au camping à la ferme. De quoi instruire ma petite nièce aux nécessités de l’écologie, à l’amour de la biodiversité et à l’observation de la nature. Loin de la frénésie et du stress d’une grande ville comme Paris.
Le camping à la ferme ? Un « oui » ferme !
Inutile de vous dire que l’expérience fut enrichissante, humainement et psychologiquement. Camille n’est plus la même et a cessé de dessiner des nuggets en lieu et place des poulets – il faudra s’occuper plus tard de son rapport au monde aquatique puisqu’elle croit encore que les poissons ressemblent tous à des rectangles panés.
Quant à moi, je ne pensais pas qu’un séjour de camping à la ferme pourrait me plaire autant. J’ai rencontré des gens formidables qui font ça pour le plaisir (à 15€ la nuit, ça rembourse à peine nos repas), et qui m’ont appris à regarder différemment le monde animal. Le seul souci, maintenant, c’est que j’ai du mal à avaler le moindre steak : chaque fois, je pense à ma copine Nina !
Si vous voulez en savoir plus et trouver des exploitations qui proposent de faire du camping à la ferme, visitez cette page.