C’est bien connu, tout le monde s’extasie devant les bidons ronds ou les petits bouts de chou dans les poussettes. Je peux toucher ? Il a quel âge ? Comme il ressemble à sa mère… Toutes ces phrases sont comme les paroles d’une chanson populaire qu’on entend en boucle autour de nous. Mais parfois, elles suscitent le malaise quand elles arrivent dans un contexte bien précis : mariée sans enfant, sans forcément le projet d’en avoir. Dès lors, l’entourage ne mâche pas ses mots (sans s’en rendre compte vraiment) et instaure au fil des petites remarques une atmosphère désagréable. A croire que le féminisme a encore de la route à faire sur le droit de donner la vie. Voici quelques réflexions sur la question.
Passer les étapes les unes après les autres
Quand un couple tient la distance et a pour objectif commun la construction d’une vie commune, les choses commencent souvent par la vie à deux.
On emménage ensemble, on fait des achats « pour la maison », on prévoit des vacances en amoureux (toutes ou presque !), on vient aux événements de famille à deux. Car disons-le, assez vite, les gens (comprendre par-là les amis, la famille, en bref les proche), associent les deux personnes du couple comme un tout. Bref, la vie s’articule autour du couple et bientôt, on ne veut plus se quitter, jamais.
Vous l’aimez, il vous aime, vous avez envie de partager vos vies ? Cela signe le grand départ d’une belle aventure à deux. Une fois le souhait exprimé, une fois cette étape Un validée, une nouvelle idée germe doucement, en arrière-plan. On se surprend à s’arrêter devant la couverture d’un magazine spécial « mariée », on s’extasie devant une vitrine pleine de robes de mariées alors qu’on ne s’y arrêtait pas avant, et puis on se met à avoir envie ! En clair, le mariage devient l’étape Deux.
Vous y êtes, c’est maintenant votre tour. La robe, le traiteur, le rendez-vous à la mairie, les faire-part, le mariage religieux pour ceux qui veulent, etc. La fête est belle et pleine d’émotion, vous gardez un souvenir magnifique de ce jour unique, et puis la vie reprend son court.
Place maintenant à l’étape Trois : la vie après le mariage. Trouver un équilibre prend du temps, il faut composer avec les défauts de chacun, les caractères, les sautes d’humeur, mais la vie c’est bien cela ! Ainsi, il y a de très bons jours, des bons jours, et des jours moyens, mais ce n’est pas grave parce que l’amour est là et que vous continuez à avoir des projets plein la tête. Sorties, dîners en tête à tête ou entre amis, séjours en amoureux. Tous, sauf un.
Alors, c’est pour quand votre premier ?
Les grands-parents s’ils sont encore de ce monde, les parents, les proches, les copines, pensent déjà aux bébés qui pourraient naître de cette union et ne parlent bientôt plus que de ça. En plus, ces mêmes copines se mettent à avoir leur premier, voire leur deuxième, tandis que vous restez mariée sans enfant et sans voir venir, une forme de mal-être s’installe. Bien que ce ne soit pas le commun des mortels, il n’y a qu’à voir le nombre de couvertures qui se sont focalisées sur les pronostics de naissance du bébé royal anglais !
Tandis que vous n’en êtes pas là, tout le monde se met à ne parler que de ça. A croire qu’un mariage qui n’est pas suivi de bébé 1 est un mariage hybride. Pourtant, rien ne presse, et d’ailleurs cet engagement ne donne pas lieu à l’obligation de mettre un route un petit bout de chou !
Mais alors, pourquoi ne pas le vouloir ce bébé ? Il arrive qu’un couple soit bien à deux, dans sa bulle, à vouloir profiter du bonheur égoïste d’être bien ensemble. En théorie, quand on se marie, on s’imagine un certain nombre d’années ensemble, d’où le droit de vouloir autre chose et d’envisager cela pour plus tard. Je ne vois pas de mal là-dedans ! Ce qui me gêne par contre, c’est de constater les a priori des gens qui ont cette équation dans la tête : maison + mariage = bébé. A croire qu’il y a un hic si bébé 1 ne suit pas l’étape 1 et l’étape 2.
En surfant sur le web, je suis tombée sur le témoignage d’une jeune maman qui a déjà bébé 1 et subit les foudres plus ou moins frontales et assumées d’un entourage visiblement très pressé de voir bébé 2. Pour lire son témoignage, vous pouvez visiter son blog elinais.com.
La question de cette « pression sociale » est très intéressante dans une société où les femmes se bagarrent pour mener leur vie comme elles l’entendent et pour défendre le droit de ne pas avoir d’enfant du tout, pas tout de suite, ou qu’un seul !
Et si chacun s’occupait de ses propres affaires en se concentrant sur ce qui existe déjà ? Ainsi, les couples mariés mais sans bébé seraient légers, les mono-mamans seraient libérées des questions sur bébé 2 et les commères pourraient concentrer leur énergie à gâter tout ce joli monde ! Il y a des femmes qui ne veulent pas d’enfant, et chacun devrait faire preuve de tolérance en respectant ce choix, d’ailleurs, si la question vous intéresse, je vous conseille le dossier proposé par Psychologies.